mardi 20 février 2018

Le jeune face à internet

Le jeune face à internet

Hier, j'ai assisté une formation dont le thème était "les jeunes face à internet et au monde virtuel : del'addiction à l'éducation"... J'ai flippé car n'étant pas une pro, j'avais peur d'être larguée par le jargon informatique, mais que nenni ! L'intervenant était abordable, intéressant et pas ennuyant.

Voici ce que j'en ai retenu :

"Pour les jeunes, la frontière entre le monde réel et le monde virtuel est très mince. Ils sont à la fois conscients du danger, mais ils n'ont pas la maturité pour en prendre la pleine mesure".

Débrancher la prise de l'ordinateur, de la WII, de la Playstation... ?
Jeter ou confisquer le Smartphone, la tablette ?
Abaisser le disjoncteur ?
Non rien de tout cela... ça serait une erreur !!! Ce geste serait vécu comme une provocation, une agression et ne ferait qu'aggraver l'incompréhension, la colère. Vous entreriez à coup sûr dans un conflit !

Il va falloir jouer avec lui. Entrer dans son univers, son monde, sa bulle. C’est le meilleur moyen de limiter.

De ce fait, l'adulte sera crédible, légitime sur un terrain de jeu qui deviendra le leur. "Je suis fatiguée dont toi aussi tu dois être fatigué"... Vous savez de quoi vous parler.

Cessez de diaboliser les usages, vaut mieux les connaître pour mieux réglementer.

1 - Internet

Inter : pour interconnected
Net : signifie réseau en anglais

Internet est un réseau reliant des ordinateurs du monde entier. Il est un réseau contenant des millions d'ordinateurs (et autres équipements) répartis sur l'ensemble de la planète. Pour communiquer entre eux, les ordinateurs doivent utiliser le même langage.

Ils sont tous reliés entre eux, en maille un peu comme un filet. Si bien que si l'on coupe un lien, il en reste de très nombreux et le réseau peut continuer à fonctionner. L'information ne s'arrête jamais.

Internet est un monde où il n'y a pas de limite : tout est permis. Pour un enfant c'est royal ! 

Tous les ordinateurs qui sont connectés à internet doivent avoir une adresse pour être connectés (l'adresse IP). Il ne peut pas y avoir plusieurs ordinateurs avec la même adresse IP dans un même réseau. On peut comparer l’adresse IP à un numéro de téléphone, il est unique.

Mais elle permet aussi de collecter des informations vous concernant :
  • l'heure de votre connexion,
  • les sites que vous avez visités, le temps que vous avez passé dessus, les pages que vous avez consultées, les liens sur lesquels vous avez cliqué, les documents que vous avez téléchargés,
  • les mots-clés de vos recherches, y compris les requêtes non terminées
Il existe des brouilleurs d'adresses IP, comme par exemple TOR. Le projet Tor est une organisation à but non lucratif dédiée à la recherche, le développement et l’éducation sur l’anonymat et la vie privée en ligne. Lors de vos navigations sur le web, les sites visités peuvent enregistrer votre adresse IP et donc facilement remonter à vous par ce biais. D’où, parfois, la nécessité de dissimuler cette adresse IP. Tor est un logiciel permettant de faire transiter votre connexion au sein d’un réseau de « nœuds », masquant ainsi votre IP réelle. C’est le routage en oignon.

Les cookies sont de petits fichiers enregistrés sur votre ordinateur et collectant à peu près les mêmes données que celles obtenues grâce aux adresses IP, mais avec une dimension « contenus » plus importante.

2 - Que recherchent les jeunes sur le web ?


  • Faire le Lamer, c'est-à-dire  un hacker sans grandes connaissances informatiques (le hacker est de nos jours un super héros), à l'aide de tutoriels.
  • Faire des expériences en tout genre grâce aux divers tutoriels.
  • Faire du paparazzing grâce à leur Smartphone. c'est-à-dire envoyer des photos, des vidéos en permanence. Un réel moteur de bêtises. En fait, c'est l'outil qui conditionne la bêtise. Les jeunes se lancent des défis. (Facebook, Snapchat, Instagram...)
  • Rechercher la célébrité (youtube, facebook, etc.)
  • Faire des expériences en toute impunité : exhibitionnisme, vol et viol virtuel, la violence « monte parfois d’un cran ». (téléchargements illégaux, jeux vidéo ultra violents, cyberpornographie, etc.)
  • Se raconter tel un journal intime (plus particulièrement des filles)
  • S'inventer un autre moi ("devant la caméra je suis quelqu'un d'autre : moins complexé, réservé..." Problème d'estime de soi), l'avatar est un autre moi.
  • Rencontrer des filles ou des garçons (sites de rencontres comme rencontre-ados, swagee...), avec le risque de se retrouver face à un pédophile.
  • cherche à tisser des liens sociaux (Facebook, Twitter...)
  • S'émoustiller, se chercher sexuellement dans le  plus grand sex-shop, gratuit, du monde, qu'est internet (pornophagie).
  • Télécharger des films, de la musique, des jeux vidéo, des logiciels... dans le plus grand supermarché virtuel gratuit, qu'est internet.
  • S'informer, se forger ses propres opinions.
  • Se radicaliser (sites raciste, sectes, religieux...)
  • A jouer
  • A visionner un film.
  • A visionner un dessin animé (pour les plus jeunes) et se retrouve devant un film ou images à caractère pornographique ou violente, car il y a pas ou peu de filtres sur le moteur de recherche.
  • A faire un travail pour l'école et peut se retrouver face à des images non adaptées à son âge.
  • rechercher une échappatoire  à la réalité, à la pression scolaire, sociale ou/et familiale.

Age moyen  d'exposition des primo exposants à la pornographie est de 11 ans !
Paradoxalement, en France, l'âge du premier rapport sexuel reste inchangé depuis 2000. Le jeune aurait-il peur de n'être à la hauteur des stars du X ?

Un ado reste, en moyenne, 35 H par semaine connecté.

L'enfant est happé par l'outil internet... ses offres illimitées, est une aubaine... c'est du non stop ! Il a accès à tout, tout de suite, gratuitement et tout est permis ! 


3 - Le rôle de l'adulte (parents, assistants familiaux, éducateurs...) :


  • connaître les outils et les usages (pas facile de parler de ce qu’on ne connaît pas)
  • Dialoguer
  • Jouer avec les jeunes aux jeux vidéo 
  • Ne pas stigmatiser/diaboliser les jeux vidéos comme débiles, inutiles (les jeunes aiment déjouer les interdits, c'est grisant... ne les encouragez pas !)
  • Travailler sur l'estime de soi : le jeune est un "bon enfant" s'il est un bon élève (compétences académiques), s'il a un bon réseau d'ami(e)s (compétences sociales), s'il est beau (compétences physiques)... Quelle pression n'est-ce pas ?
  • contrôler sans tout interdire
  • Ne pas installer de contrôle parental ils sont inefficaces (l'enfant va sur Google, trouve un tutoriel pour contourner/déjouer le stratagème parental).
  • Mettre en place un contrat numérique à l'aide, par exemple, de LogMeIn. On l'installe sur l'ordi ou la tablette de l'enfant avec ce dernier. Vous convenez avec votre enfant d'une heure de fin... où que vous soyez, vous pouvez vous connecter et voir si le jeune tiens son contrat. Si ce n'est pas le cas, vous prenez la main sur son ordi et vous l'éteignez à distance. comme le contrat a été fait avec l'enfant, ce dernier abdique bien souvent. 
  • Ne pas laisser l'enfant trop jeune SEUL face au moteur de recherche Google.
  • Mettre en place le filtrage Google (pas fiable à 100 %, mais élimine une bonne partie des images non adaptées aux enfants) : SafeSearch (cocher la case activer SafeSearch et n'oubliez pas d'enregistrer !)
  • Installer l'enfant devant un site "filtré" d'images pornographiques ou violentes pour faire des recherches (je parle de travail !), comme par exemple : Taka Trouver (pour les plus jeunes), Qwant Junior ou encore Xooloo
  • Informer, mettre en garde sur les traces numériques via les appareils photos numériques, les dangers de la publication de contenus privés sur Facebook, Twitter, Snapchat..., la protection des comptes, le cyber harcèlement...
  • Informer sur le rapport à la loi : diffamation sur le net, harcèlement, le téléchargement (Hadopi)...
  • Interdire si nécessaire. Si votre enfant est devenu un Un no life, de l'anglais« no life », littéralement « pas de vie » ou « sans vie », est une personne qui consacre une très grande partie à sa passion (le web en ce qui nous concerne)... les cyberdépendants peuvent rester 18h sur 24h connectés. 
  • Ne pas encourager les enfants à faire n'importe quoi sur le web. Vous êtes fascinés par ses compétences numériques... soit, mais vous êtes avant tout des parents, vous avez l'obligation d'éduquer. Encouragez-le à suivre des études informatiques !
  • Attention aux achats de tablettes ou ordinateurs pour les jeunes enfants. Ils seront seuls dans leur chambre face à l'offre non limitée d'internet. Les enfants sont curieux de nature et il ne faudra pas s'indigner s'ils sont face à de la pornographie. En tant qu'adulte vous pouvez vous raisonner, mais les enfants n'en ont pas les capacités et l'envie. Pour rappel : les images et vidéos pornographiques sont faites par des adultes pour les adultes. 
  • Apprendre le jargon du digital native (celui qui est né avec internet).
Les parents ont un droit de regard sur ce qui se passe chez eux. Un droit de regard sur toutes les activités dont internet, comme le reste des activités (scolaires, sportives, artistiques...).

Par exemple, il ne peut pas quitter la maison en scoot à 19 h si le repas est à 19 h 15. C’est pourtant son scoot, mais vous êtes l'autorité parentale.
Pour internet c'est pareil, le jeune ne doit pas commencer un jeu en réseau à 19 h car le repas est à 19 h 15. C’est pourtant son ordi, mais vous êtes l'autorité parentale. Dialoguer. L'informer de l'heure du repas et lui suggérer qu'il n'aura pas le temps de faire une partie en réseau et qu'il sera obligé d'interrompre en pleine partie... ça ne serait pas judicieux.

L'adulte à un rôle éducatif ! 


4 - Où en est l'enfant ?

Mesurez la quantité de connectivité* et additionnez le nombre d'heures (à faire sur les périodes scolaire et vacances).

Matin
Après-midi
Soir
8 h - 13 h
13 h - 19 h
Après 19 h
Internet
Autres activités
Internet
Autres activités
Internet
Autres activités






Lundi






Mardi






Mercredi






Jeudi






Vendredi






Samedi






Dimanche














* Smartphone, ordinateur, tablette, jeux vidéos avec ou sans casque masque et de réalité virtuelle...


Voici une bonne base de travail afin de mettre en place un contrat numérique à l'aide, par exemple, de LogMeIn


5 - Mise en garde sur les contenus 

Pendant la formation, on m'a demandé de me connecter à Facebook... J'ai entré mon adresse et un mot de passe volontairement erroné. J'ai validé. J'y allais en toute confiance et pourtant je me suis fait pirater. Il a fallu 10 secondes pas une de plus pour me voler mon compte. Il s'agissait bien sur d'une expérience, mais ça laisse à réfléchir sur le contenu de ce compte Facebook.
Si j'avais été réellement piratée, qu'aurait fait le pirate de mes informations, photos, vidéos... ???
Informer le jeune d'observer la barre URL (ou barre d'adresse URL) correspond ainsi à la barre d'adresse située en haut de votre navigateur et dans laquelle vous pouvez entrer directement le nom d'un site, qu'il vérifie bien qu'il est mentionné https://www.facebook.com/# avant de se connecter.

C’est une solution, mais les pirates sont tellement inventifs... le mieux est de ne pas mettre d'images, vidéos compromettantes. Aussi, il est important de ne pas trop se raconter : ne pas trop donner de détail sur son intimité. Des personnes malintentionnées pourraient s'en servir.
Je parle de Facebook mais y va de même pour les autres réseaux sociaux.

Snapchat. Tu écoutes les ados "les photos sont supprimées après 10 secondes !"... et bien non les images sont éphémères mais ne sont pas supprimées, elles sont conservées sur des serveurs. Afin de que la photo ne soit plus visible, Snapchat change simplement l'extension. 
De plus le destinataire peut faire une copie écran ! Aujourd'hui, l'émetteur s'entend à merveille avec le récepteur... mais dans quelques jours, mois, années ? Il faut savoir que des hackers sont capables de retrouver les Snapchats fantômes. Donc attention au contenu des photos et vidéos. 


Facebook, Twitter, Snapchat... sont des outils intéressants. A nous, adultes, d'éduquer nos enfants sur les risques du contenu.

Un autre exemple néfaste sur les risques du contenu... Un jeune très diplômé, se présente devant un employeur. Ce dernier a le CV, la lettre de motivation et l'historique de la présence sur le web du jeune... la réponse a été NON ! 

Il est possible de mesurer votre présence sur le web, comme sur  Youseemii (la version gratuite est moins complète que la version payante)... et il existe bien d'autres sites.

Encore un exemple : une jeune fille mentionne sur ses réseaux sociaux qu'elle part du 10 au 18 juillet au camping des flots verts et qu'elle adore les mangas... Un éventuel prédateur s'y rend et l'aborde en lui parlant de sa passion qu'est le manga et le piège se referme.

Donc vigilance !

Vous avez compris que rien ne s'efface sur internet... 
On parle d'ADN numérique


Digital native désigne celui qui est né avec internet (enfant du numérique)



    6 - Qu'est-ce que le Darknet ?

    Dark : signigie foncé
    Net : signifie réseau en anglais

    Un darknet est un réseau superposé (ou réseau overlay) qui utilise des protocoles spécifiques intégrant des fonctions d'anonymisation. Certains se limitent à l'échange de fichiers, d'autres permettent la construction d'un écosystème anonyme complet (web, blog, mail, irc) comme Freenet.
    Les darknets sont distincts des autres réseaux pair à pair distribués car le partage y est anonyme (c'est-à-dire que les adresses IP ne sont pas partagées publiquement) et donc les utilisateurs peuvent communiquer avec peu de crainte d'interférence gouvernementale ou d'entreprise. Pour ces raisons, les darknets sont souvent associés avec la communication de type dissidence politique et les activités illégales (ex. : cybercrime). Plus généralement, le « Darknet » peut être utilisé pour décrire tout type de sites non-commerciaux sur Internet, ou pour référer à toutes les technologies et communications web « underground », plus communément associés avec les activités illégales ou dissidentes.
    Le terme darknet ne doit pas être confondu avec « deepweb » lequel signifie web profond. Mais « Darknet » ne doit pas non plus être confondu avec le néologisme « darkweb »

    Le Darknet est surtout connu pour ses applications illégales. On y trouve en effet les célèbres supermarchés de la drogue comme le défunt Silk road, des vendeurs d'armes ou encore des offres de services de tueurs à gages ou de pirates informatiques. Son utilisation supposée par certains groupes terroristes en a fait un bouc émissaire des services de renseignements. Ces usages restent toutefois minoritaires au sein du darknet.
    Les principaux promoteurs du Darknet sont les grandes organisations de journalistes comme Reporters sans frontières qui propose un "kit de survie numérique [archive]" pour protéger aussi bien les reporters de guerre que les journalistes d'investigation.
    Le Darknet est aussi utilisé par les lanceurs d'alerte, les dissidents, ceux qui veulent se protéger de la surveillance de masse, mais également par ceux qui ont des comportements jugés "déviants" dans certains pays comme les communautés homosexuelles.